L’Auberge La Passion est prête à accueillir les échangistes

L’Auberge La Passion est prête à accueillir les échangistes

Plusieurs parmi vous, on le sait, avaient hâte de voir ce que donnerait le club échangiste, eh bien vous ne verrez rien… à moins d’être membres.

Le fameux club échangiste de Luc Sylvestre et Chantal Godbout, qui sera connu sous le nom de l’Auberge La Passion, ouvrira ce samedi le 5 avril et, comme il s’agit d’un club privé, seuls les membres y seront admis.

Les deux propriétaires ont reçu les journalistes ce matin pour une visite des lieux, excluant les dix chambres, à l’usage exclusif des membres. L’endroit, situé au 2655 de la rue Saint-Pierre, est bien tenu et décoré avec goût.

Après avoir passé la réception et présenté sa carte de membre, le visiteur entrera dans la salle principale, ni plus ni moins qu’une discothèque, avec piste de danse et bar où l’alcool, pour le moment, est interdit. Dans une salle adjacente, se trouve une table de billard. Au fond, un couloir mène aux toilettes, aux douches et au spa. Plus loin, une porte avec barrure codée, donne accès aux chambres, dont une avec des murs et un plafond entièrement recouverts de miroirs. Les journalistes ont voulu voir… en vain.

Devant chaque porte de chambre, une chaînette indique, si elle est installée, que les membres peuvent seulement regarder ce qui s’y passe. Si la chaînette n’est pas mise et que la porte est entrouverte, cela veut dire qu’un couple peut y entrer et participer, si le couple hôte est d’accord bien sûr. La porte peut aussi être tout simplement fermée et barrée.

Luc Sylvestre explique que ce type de commerce est en demande. «Depuis un mois et demi, j’ai déjà accueilli 125 membres sur mon site internet. L’endroit pourra recevoir 150 personnes, peut-être un peu plus mais je ne tiens pas à me rendre à 200 membres. Ce serait trop et je veux garder une certaine qualité de la clientèle. La carte de membre coûte entre 35 $ et 45 $. Pour les femmes, c’est toujours gratuit. Je tiens à dire que ce n’est pas un club de danseuses. Je sais que ce club privé répond à un besoin, à des besoins, et ce sera géré avec classe. Le jeans sera accepté mais il devra être propre», a-t-il mentionné.

Luc Sylvestre dit avoir visité tous les clubs échangistes au Québec, il y en a une demi-douzaine. «J’ai retenu le meilleur de chacun d’eux. Je suis un homme d’affaires et, d’après ce que j’ai pu voir dans quelques reportages à la télévision, ça semble payant. Je veux que les gens s’y sentent bien. Pour le moment, je n’ai pas demandé mon permis d’alcool mais nous allons en discuter avec les membres. S’ils décident que c’est mieux comme ça, il n’y en aura pas et je ne dérogerai pas à cette règle. Pour assurer une intimité, les cellulaires seront interdits. Il faudra les laisser dans la voiture. Il n’y a pas de caméras à l’intérieur mais il y en a plusieurs à l’extérieur. C’est un endroit non-fumeur évidemment. Il y a un système d’alarme dans chaque chambre. Ici, il y aura une ligne de conduite qui demeurera ferme», de souligner le propriétaire.

Il a ajouté que le vendredi soir seulement, un homme seul, membre évidemment, pourra être accepté.

On se rappellera que ce club échangiste n’a pas eu une naissance facile. La polémique avec la Ville de Drummondville, qui ne voulait pas de ce type de commerce sur la rue Saint-Pierre, mais plutôt dans le quartier industriel, a duré des années devant les tribunaux. Finalement, le couple a gagné sa cause, deux fois plutôt qu’une, la Ville ayant été déboutée en appel. Le Conseil municipal a annoncé l’automne dernier qu’il ne poursuivrait pas le débat judiciaire devant la Cour suprême du Canada. Il y a quelques semaines, le règlement de zonage (4300) a été modifié pour préciser la définition du mot «érotique» et de l’expression «établissement à caractère érotique», de façon à y inclure club échangiste.

Cette longue saga fut, pour Luc Sylvestre et Chantal Godbout, à tout le moins, une méchante victoire.

Partager cet article